Les associations pro-photovoltaïque demandent à la Commission Européenne d’agir pour faciliter l’énergie solaire

Les associations de promotion de l’énergie solaire et renouvelable de 19 pays de l’Union européenne (UE) ont appelé la Commission Européenne (CE) à cesser de gaspiller l’énergie solaire pendant ces précieux mois d’été, et à travailler à un plan pour lutter contre ce gaspillage ainsi que la volatilité des prix qui impactent les investissements.  

Après avoir installé plus de 40 GW d’énergie solaire en 2022, l’UE devrait atteindre en 2023 au moins 60 GW de nouvelles capacités, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), pour combler le déficit de gaz russe.  

Cependant, certains obstacles, comme les limitations du réseau , s’ils étaient résolus, faciliteraient la production d’énergie solaire en Europe.

Préoccupations et recommandations 

Dans une lettre adressée au commissaire européen à l’énergie Kadri Simson, les associations affirment que plusieurs pays de l’UE, notamment la Pologne et la Tchéquie, des centrales solaires photovoltaïques sont fermées en raison d’une baisse inattendue de la demande. Les opérateurs préfèrent fonctionner avec du charbon polluant et coûteux, plutôt que d’avoir recours à l’énergie solaire, entravant ainsi les efforts de décarbonisation de l’Europe.

De même, la volatilité des prix de l’énergie et les prix négatifs trop fréquents, mettent en danger les investissements des entreprises, entraînant un ralentissement dans le déploiement des énergies renouvelables. 

Les associations souhaitent également que les plafonds de revenus lors de la vente sur le marché (qui avaient été mis en place, en France, pour financer le bouclier tarifaire) soient supprimés afin d’encourager la poursuite des investissements privés dans le secteur.

Selon les signataires de la lettre, l’UE doit adapter le réseau en fonction des scénarios de développement et permettre des investissements anticipés en concertation avec toutes les parties prenantes.  

Les association réitèrent également une demande de longue date, afin d’accélérer l’obtention des permis de construire. Cela s’applique en particulier à la réduction des délais pour les infrastructures de réseau à grande échelle, qui nécessite aujourd’hui entre 7 et 10 ans pour les projets transfrontaliers. 

L’une des demandes vise également à construire plus de capacité de stockage sur le réseau via des batteries et le stockage de la chaleur.  

Parmi les diverses suggestions que les associations proposent pour faire face à la situation, il y a la promotion de projets solaires hybrides avec stockage d’énergie ou éolien, pour préparer le système énergétique à la flexibilité.

Bien qu’ils considèrent que la volatilité des prix de l’électricité est un facteur positif pour stimuler la flexibilité, ils souhaitent que les gouvernements s’assurent que cela n’affecte pas les investissements photovoltaïques qui ont besoin de stabilité et de visibilité à long terme. Les effacements solaires doivent être limités à des niveaux acceptables, comme en Flandre où ils sont limités à 5 % de la production.  

« Il est également essentiel de permettre aux actifs solaires marchands de capter des revenus de marché plus élevés pour compenser l’augmentation des périodes de prix négatifs », lit-on dans la lettre. « En parallèle, le coût de la tarification négative devrait être partagé par tous les producteurs, y compris les producteurs fossiles, qui contribuent à créer la contrainte, afin d’assurer les bons signaux économiques »

Une technologie photovoltaïque novatrice prend ses quartiers en Nouvelle-Aquitaine

panneaux solaires Gratzel colorés

L’implantation d’une nouvelle industrie photovoltaïque dans le Sud-Ouest a été officialisée. Fin juin, la région Nouvelle-Aquitaine a annoncé l’arrivée d’une filière novatrice, complémentaire aux panneaux solaires au silicium qui dominent actuellement le marché : les panneaux solaires à cellules Grätzel – du nom de l’inventeur germano-suisse Michael Grätzel, professeur de chimie à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) et responsable du laboratoire de photoniques et interfaces de l’Institut des sciences et ingénierie chimiques.

Le projet industriel Solar Transparencies vise à lancer la première usine de cellules solaires « Grätzel » au monde. Un investissement de 115 millions d’euros qui a choisi la Nouvelle-Aquitaine comme terre d’accueil.

Des cellules Grätzel ont été installées en démonstration sur la façade du palais des congrès de l’EPFL.

C’est en tout cas une première mondiale qui se cache derrière le projet industriel Solar Transparencies, soutenu par UNITEC et la Région Aquitaine : l’installation d’une toute nouvelle filière technologique dans l’industrie verte.

Les cellules solaires à colorant, aussi appelées DSC ou encore cellules Grätzel, du nom de leur inventeur, sont une nouvelle technologie révolutionnaire qui ouvre tout un nouveau monde de possibilités, notamment dans le monde agricole.

Ces cellules Grätzel diffèrent beaucoup des cellules photovoltaïques classiques. Colorées mais transparentes, elles se collent simplement sur une surface vitrée. Plus besoin de structures de support supplémentaires : elles peuvent prendre place partout où existent des vitrages en tout genre. N’utilisant aucun matériaux rares (contrairement au silicium des panneaux classiques), elles sont moins chères à produire, moins chères à installer et bien plus aptes à être recyclées. Elles proposent également un meilleur rendement et sont moins intermittentes que leurs aînées car elles ont l’avantage de pouvoir fonctionner même avec une faible luminosité. Autre avantage de poids : leur installation facile s’intègre bien plus aisément dans le mobilier urbain et leur aspect (visuellement, ce sont « simplement » des vitres colorées) peut même donner lieu à des esthétiques travaillées.

Les opportunités « XXL » de l’agrivoltaïsme

Tout ce qui est vitré pourrait, potentiellement, accueillir des cellules Grätzel. Les possibilités sont immenses :

Le projet industriel qui vise à faire sortir de terre la première usine au monde de fabrication de ces cellules révolutionnaires prévoit de s’étaler sur 48 mois en trois phases, avec à terme la création de 500 emplois directs et 500 autres emplois indirects.

Kits solaires à installer soi-même : attention À la sécurité

Depuis quelques années, il est possible d’acheter dans les magasins de bricolage des panneaux solaires à brancher soi-même, sur le toit ou sur le sol. Ils sont vendus entre 300 et 800 € l’unité. « Ces panneaux ont une vertu pédagogique puisqu’ils permettent notamment de faire découvrir l’énergie solaire au grand public. Mais ils doivent être posés avec une grande précaution par des particuliers qui ont un minimum de compétences. Sinon, il existe des risques pour la sécurité. Cela peut notamment engendrer des échauffements si les câbles de la prise ne sont pas adaptés. Il existe aussi des risques de chute lors de l’installation », souligne Joël Mercy, du GPPEP. L’usage de ces panneaux en kit impose aussi de signer une convention avec Enedis. Or, de nombreux particuliers ne les déclarent pas. De plus, si ces installations légères permettent de faire des petites économies sur certains appareils, elles ne donnent pas droit à la prime de l’État pour la vente de son surplus d’électricité.

Exemple du coût moyen d’une installation au 1er trimestre 2023

Réussir sa conversion à l’énergie solaire

Source : Le Particulier – samedi 1 avril 2023

Face à la crise énergétique et la hausse des prix de l’électricité, s’équiper en panneaux photovoltaïques apparaît de plus en plus attractif. Mais cet investissement très coûteux requiert une fine analyse de ses besoins. Pauline Janicot

Les installations de panneaux solaires chez les particuliers sont en forte croissance.

60 000 nouveaux équipements ont été recensés par Enedis en 2022, ce qui porte à plus de 200 000 le nombre de propriétaires qui utilisent leur propre production d’électricité, contre 3 000 en 2015. Comment expliquer un tel engouement ? « La hausse du prix de l’électricité, une démarche écologique ou encore la volonté de réduire sa dépendance vis-à-vis du réseau

collectif sont régulièrement évoquées par ceux qui nous sollicitent », explique Gautier Villard, en charge de la rénovation énergétique et solaire pour la plateforme Hello Watt.

Sur le papier, s’équiper de panneaux photovoltaïques permet de réduire sa facture et de rentabiliser son investissement en une dizaine d’années, en moyenne, sachant qu’une prime dite d’autoconsommation est versée depuis 2017 aux foyers qui vendent leur surplus d’électricité. Pour réussir sa conversion, il convient de mettre soigneusement en adéquation ses besoins et son installation.

Consommez et vendez l’énergie

Lorsque vous installez des panneaux sur votre toiture, trois options s’offrent à vous pour utiliser votre production d’électricité. La première, l’autoconsommation totale, est actuellement trop onéreuse. En effet, les panneaux fournissent de l’énergie durant la journée alors que les foyers en consomment surtout le matin et le soir.« Cela nécessite donc d’investir dans des batteries qui permettent de stocker le surplus d’électricité produite pour la rendre disponible à tout moment. Mais leur coût est très élevé et peut faire doubler la facture globale. Par ailleurs, avec cette option, vous ne recevez aucune aide de l’État », souligne Anne-Claire Faure, chargée de projet photovoltaïque au sein de l’association Hespul.

La deuxième option, souvent la plus rentable, consiste à vendre la totalité de sa production à EDF Obligation d’Achat notamment, dont le contrat dure 20 ans. Les tarifs ont été récemment revalorisés et permettent de toucher 23,49 centimes d’euro par kilowattheure (kWh) pour une installation qui atteint 3 kilowatt- crêtes (kWc) au maximum, soit l’équivalent d’une douzaine de panneaux (19,96 centimes d’euro si elle est comprise entre 3 et 9 kWc).

La troisième option, plébiscitée par les particuliers, consiste à autoconsommer une partie de sa production et à injecter le surplus dans le réseau collectif en le vendant au tarif d’achat fixé par l’État. Ce dernier, réévalué tous les trimestres, est désormais indexé sur l’inflation pour les projets dont la demande de raccordement a été déposée après le 1er novembre 2022. Le rachat s’élève à 13 centimes d’euro par kWh jusqu’au 30 avril 2023 (contre 10 centimes d’euro en 2022). Notez que pour obtenir ce tarif, l’installation doit être réalisée par un artisan reconnu garant de l’environnement (RGE).

Quant à la prime à l’investissement attribuée pour chaque installation d’une puissance inférieure à 100 kWc, elle a également été revalorisée (arrêté du 8.2.23, JO du 17). Elle est désormais versée en une seule fois (elle était étalée sur 5 années auparavant) et son montant atteint 500 € par kWc (jusqu’à 3 kWc) et 370 € (entre 3 et 9 kWc), ce qui représente entre 10 et 15 % du coût total du projet (voir nos exemples p. 59).

Ne surestimez pas votre consommation

« L’option qui consiste à vendre son surplus est intéressante, mais elle implique d’optimiser son autoconsommation, souligne Joël Mercy, président du Groupement des particuliers producteurs d’électricité photovoltaïque (GPPEP). Malgré sa récente indexation sur l’inflation, la vente d’électricité reste aujourd’hui peu rémunérée. » Certes, il existe certains appareils qui permettent de programmer votre lave-vaisselle, votre lave-linge ou encore votre ballon d’eau chaude pour qu’ils fonctionnent durant la journée. Mais ce type d’équipement a un coût important. « Comptez, par exemple, autour de 2 000 € pour une box domotique qui déclenche les appareils. Il faut aussi vérifier que son électroménager soit bien compatible avec ce type de programmateur », précise Anne-Claire Faure. Sachez aussi que, même optimisé, le taux d’autoconsommation atteint rarement les 70 % régulièrement évoqués par les vendeurs de panneaux dans leurs simulations. Plus prudente, l’association Hespul estime à 30 % l’énergie produite et consommée pour une installation de 3 kWc.

Choisissez la puissance ad hoc

Avant d’investir dans des panneaux solaires, il faut estimer vos besoins et votre consommation d’électricité. Quel est votre mode de chauffage ? Avez-vous un véhicule électrique ou une piscine ? Tous ces éléments vont vous permettre de déterminer le nombre de panneaux dont vous aurez besoin et de choisir la meilleure option. Si vous êtes chauffés au gaz, l’opération sera notamment moins intéressante, comme le démontrent les simulations réalisées par la plateforme Hello Watt (voir ci-contre), sauf à investir dans une pompe à chaleur, ce qui engendre d’autres coûts. Votre localisation, l’orientation des panneaux (idéalement sud, sud-est ou sud-ouest) et leur inclinaison (la production est optimisée à 30°) entrent aussi en compte pour déterminer la puissance la plus adaptée sur votre toiture ou ombrière, sachant que celle d’un panneau standard oscille entre 200 et 300 watt-crêtes.L’Agence de l’environnement et de

la maîtrise de l’énergie (Ademe) souligne que dans les zones géographiques moins ensoleillées, il faut prévoir une surface de panneaux plus importante pour obtenir la même quantité d’énergie électrique que dans un lieu largement exposé. Il faut aussi éviter les zones perpétuellement à l’ombre, hiver comme été.

Réalisez plusieurs devis

En 10 ans, le tarif des panneaux photovoltaïques a été divisé par dix. Mais depuis quelques mois, ils repartent à la hausse en raison de l’augmentation du coût des matériaux. Or leur prix d’achat pèse sur la rentabilité de l’opération.« Certains vendeurs n’hésitent pas à gonfler leurs tarifs, profitant de la forte demande des particuliers », avertit Anne-Claire Faure, de l’association Hespul. Pour avoir une idée des prix moyens des panneaux, consultez le site Photovoltaïque.info, conçu par l’Hespul et l’Ademe, qui fournit des informations très utiles. Pour une installation de 3 kWc, comptez autour de 9 000 € (21 000 € pour 9 kWc). Notez qu’une TVA réduite à 10 % s’applique aux toitures équipées de modules d’une puissance inférieure ou égale à 3 kWc (au-delà, elle est de 20 %). À côté de panneaux solaires, l’installation comprend aussi un onduleur (boîtier) qui sert à transformer le courant continu produit en courant alternatif identique à celui du réseau collectif. Des micro-onduleurs fixés sur chaque panneau sont aussi commercialisés. Ils ont l’avantage d’optimiser l’utilisation de chaque module mais leur prix est également plus important.

Certains installateurs proposent de vous accompagner durant toute l’opération, du dimensionnement du projet à la pose des panneaux en passant par leur raccordement. « Nous réalisons notamment toutes les démarches administratives obligatoires, comme demander l’autorisation à la mairie ou solliciter l’avis des architectes des bâtiments de France si vous habitez près d’un monument historique ou dans une zone protégée », souligne Kate directrice du marketing et de la communication d’EDF ENR. Avec la hausse continue des tarifs de l’électricité, le secteur de l’énergie solaire est en pleine ébullition et attire de nombreux acteurs.

« Avant de choisir votre installateur, n’hésitez pas à faire au moins deux ou trois devis pour

pouvoir comparer les coûts car on voit réapparaître certaines arnaques », avertit Joël Mercy. Vérifiez que l’artisan a bien souscrit une garantie décennale. Il doit de préférence être certifié (Qualibat, Qualifelec…). « Il faut privilégier de préférence les opérateurs locaux et être patient. Les carnets de commandes des bons professionnels sont généralement pleins pour des mois », souligne Joël Mercy. De même, n’acceptez jamais un rendez-vous après un démarchage téléphonique. Ne signez pas non plus de devis à l’occasion d’une foire ou d’un salon où les vendeurs sont parfois très insistants. Attention, financer l’achat de panneaux à crédit s’avère aussi risqué car les simulations des vendeurs sont souvent trop optimistes. Vérifiez sur le site photovoltaïque.info que ces dernières sont bien réalistes.

Ne négligez pas les frais annexes

Pour calculer le coût total de votre installation, n’oubliez pas certaines dépenses comme celles de raccordement à Enedis. Si vous vendez toute votre production, des coûts liés au branchement de l’installation sont facturés (entre 500 et 1 500 €). Le gestionnaire de réseau facture aussi le tarif d’utilisation du réseau public d’électricité (Turpe) qui s’élève autour de 40 € par an (injection de la totalité) et de 11 € par an (injection du surplus). Tous les 10 ans environ, vous devrez probablement faire réparer ou remplacer votre onduleur. Selon l’Ademe, son prix moyen est de 0,30 à 0,60 €/watt. Il faut aussi penser à déclarer vos panneaux solaires dans votre multirisque habitation, ce qui peut entraîner une surprime de 50 € au maximum. Sachez que si la puissance de votre installation ne dépasse pas 3 kWc, vous bénéficiez d’une exonération d’imposition sur le revenu de la vente de votre production d’électricité à EDF. Mais au-delà de 3 kWc, le montant total vendu doit être déclaré et est imposable à l’impôt sur le revenu.

les problèmes liés au solaire

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L’obligation de pose de panneaux photovoltaïques sur les grands parkings extérieurs adoptée au Sénat

Les sénateurs ont adopté ce 4 novembre l’article 11 du projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables, qui impose un équipement en ombrières photovoltaïques pour les parkings extérieurs de plus de 80 places.

La disposition devrait stimuler le développement de la production d’énergie solaire en France, notamment dans les grandes zones commerciales. Selon le gouvernement, le potentiel de la mesure pourrait atteindre jusqu’à 11 gigawatts, soit l’équivalent de la puissance d’une dizaine de réacteurs nucléaires. L’article 11 du projet de loi relatif à l’accélération des énergies renouvelables a été adopté par le Sénat ce 4 novembre en première lecture. Il impose l’équipement progressif des plus grands parkings extérieurs en ombrières recouvertes de panneaux photovoltaïque (ou un autre procédé d’énergie renouvelable), sur au moins la moitié de leur surface.

Initialement, le projet de loi s’appliquait aux parkings de plus de 2 500 mètres carrés. En commission, les sénateurs ont préféré définir un seuil en nombre de places plutôt qu’en superficie. Seront donc concernés les parkings de plus de 80 places, un seuil qui englobe davantage de parcs de stationnement puisque 2 500 mètres carrés équivalaient à une centaine d’emplacements. Pour le rapporteur (LR) Didier Mandelli, ce concept a le mérite de la clarté et surtout, d’être « moins sujet à débat », notamment sur les parties d’un parking à exclure de tout aménagement.

« Il est plus facile de compter des mètres carrés que de compter des places »

Le groupe communiste a tenté en vain de revenir au système métrique, arguant que les places pouvaient avoir des tailles variables. Ce point de vue était partagé par le gouvernement. « Il est clair qu’il est plus facile de compter des mètres carrés que de compter des places », a plaidé la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, déplorant la « sophistication » de la rédaction sénatoriale.

Les obligations de l’article n’auraient pas à s’imposer en cas de contraintes techniques, sécuritaires, architecturales ou patrimoniales. Les dispositions entreront en vigueur au 1er juillet 2023, de façon progressive, en fonction de la taille des parkings. Les parkings de plus de 400 places devront être mis en conformité dans un délai de trois ans à compter de cette date, cinq ans si le nombre est compris entre 80 et 400.

Lors de l’examen en séance, le Sénat a ajouté de nouvelles exclusions. Des amendements de Nathalie Delattre (RDSE) et du centriste Stéphane Demilly excluent explicitement les parkings de poids lourds (de plus de 7,5 tonnes) du champ de l’obligation. L’obligation ne sera pas non plus valable pour les aires de stationnement à proximité de sites remarquables – qu’ils soient classés zones protégées ou non – pour éviter de les « dénaturer », selon l’amendement défendu par Cédric Vial (LR) et plusieurs de ses collègues. Le gouvernement s’est dit favorable à cette modification.

L’hémicycle supprime le délai supplémentaire accordé en cas de difficultés d’approvisionnement en panneaux

L’hémicycle a surtout adopté un amendement du groupe socialiste, supprimant la possibilité d’accorder un délai supplémentaire aux gestionnaires de parking en cas de difficulté d’approvisionnements en panneaux photovoltaïques. Cette disposition avait été introduite lors des débats en commission, le rapporteur Didier Mandelli parlant d’un « apport de bon sens ». À l’inverse, Jean-Michel Houllegatte (PS) a dénoncé une modification « un peu défaitiste », qui revient à « battre en retraite ». Le gouvernement a lui-même soutenu l’amendement des socialistes, bien qu’il ait reconnu que le développement d’une filière française et européenne prendrait du temps. « Néanmoins, dans l’attente, il ne faut pas retarder la mise en œuvre de la décarbonation de notre économie », a encouragé Agnès Pannier-Runacher. La tournure du débat a fait réagir à droite, qui s’est retrouvée en minorité. « On souhaiterait qu’on puisse se donner des moyens, plutôt que des incantations, pour y arriver », a rétorqué le sénateur LR Cédric Vial.

L’un de ses collègues, Rémy Pointereau, a considéré que cet article du projet de loi allait bénéficier dans l’immédiat à des lignes de production situées hors Union européenne. « J’ai l’impression que toute l’Asie, et en particulier la Chine, doit se réjouir ce matin de voir qu’on va mettre peut-être des milliers d’hectares de panneaux photovoltaïques, qui vont être produits en Chine, en Malaisie, aux Philippines. Notre balance commerciale va encore prendre un sacré coup ! »

La CRE publie des cahiers des charges adaptés afin d’accélérer le déploiement des EnR en France

Sur saisine du gouvernement, la Commission de Régulation de l’Energie a publié mardi 30 août une version adaptée de l’ensemble des cahiers des charges des appels d’offres dit « CRE 4 » et « PPE 2 ». Il s’agit d’une mesure exceptionnelle liée à la crise énergétique. Cette mesure permettra la mise en service rapide des 6 GW de projets de production renouvelable lauréats de ces appels d’offres, aujourd’hui en difficulté.

Ces modifications concernent 17 cahiers des charges de différentes sources ENR : photovoltaïques, éoliennes, hydroélectriques et autoconsommation, en métropole et dans les zones non interconnectées. L’objectif général de ces modifications est de permettre aux producteurs d’amortir une partie de la hausse des coûts et des taux, notamment par la vente sur le marché de leur production dès à présent, avant la prise d’effet de leur contrat de soutien.

Plus de 6,1 GW de capacités ENR visés par cette mesure

Il est également prévu une prolongation des délais d’achèvement des installations ainsi que la possibilité pour les lauréats de procéder à une modification de la puissance à hauteur de 140 % de la puissance initiale retenue dans l’appel d’offres.

Plus de 6,1 GW de capacités ENR sont visés par cette mesure, dont 3,4 GW pour l’éolien et 2,7 GW pour le photovoltaïque. Dès le 1er septembre, les producteurs concernés pourront demander à la ministre chargée de l’énergie l’application de ces modifications. La CRE se félicite de ce dispositif permettant de renforcer et d’accélérer le déploiement des ENR dans un contexte de crise d’approvisionnement en électricité.

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AGRIVOLTAÏSME : LA PLATEFORME VERTE PRÉSENTE 15 RECOMMANDATIONS

A l’occasion d’un événement réunissant les acteurs de la transition énergétique et agricole, La Plateforme Verte a présenté 15 recommandations pour un agrivoltaïsme préservant l’activité agricole.

La Plateforme Verte est une association professionnelle dédiée à la transition énergétique. Créée en 2018 par Sylvie Perrin, avocate associée chez De Gaulle Fleurance et Associés, l’association regroupe une centaine de membres, dont plus de 70 producteurs et développeurs, des banques, des investisseurs, des institutionnels, experts techniques et financiers, des avocats et conseils divers.

Sylvie Perrin, présidente de La Plateforme Verte (LPV) et Pierre Guerrier, animateur du Groupe de Travail LPV dédié à l’agrivoltaïsme ont rappelé que la Programmation Pluriannuelle de l’Energie prévoit de quadrupler l’électricité photovoltaïque d’ici 2028 et de la porter à 40 GW. De son côté, l’agriculture est marquée par un décrochage du revenu des agriculteurs, par ailleurs de moins en moins nombreux, une diminution des terres agricoles ainsi qu’une baisse de la production alimentaire liée au réchauffement climatique.

Dans ce contexte, l’agrivoltaïsme peut apporter une réponse aux enjeux de l’agriculture française, s’il se décline en projets dont la conception est prioritairement agricole et connectée aux besoins du territoire d’implantation. Sans encadrement ni concertation avec les acteurs locaux, le risque que les intérêts économiques privés (énergéticien d’un côté, propriétaire foncier de l’autre) l’emportent sur l’intérêt collectif est réel avec une agriculture qui pourrait s’en trouver dégradée, avertit LPV.

Forte de ce constat, La Plateforme Verte formule 15 recommandations pour un agrivoltaïsme préservant les conditions de production agricole. Elle propose notamment d’élargir les filières éligibles à l’agrivoltaïsme et la puissance maximale des projets actuellement soutenus au titre de l’innovation (de 3 à 5 MWc), mais d’abaisser de 5 à 1 hectare le seuil de prélèvement qui déclenche l’Etude Préalable Agricole. Parmi les autres propositions phares : la possibilité de préserver les aides de la PAC, l’attribution d’un bonus de pertinence agrivoltaïque dans les appels d’offres PPE, l’inclusion de l’agrivoltaïsme dans la planification territoriale des collectivités sans artificialisation des sols ainsi qu’un encadrement des loyers et un juste partage de la valeur générée par le projet.

Télécharger le document qui détaille les 15 recommandations de La Plateforme Verte

Verbatim

EVA Vandest, présidente du groupe de travail européen de Solar Power pole Europe : « Les investissements du secteur photovoltaïque peuvent être un formidable accélérateur de la décarbonation du secteur agricole ».

Xavier Daval, vice-Président du Syndicat des Energies Renouvelables (SER) et président de la commission Solaire : « Afin de s’intégrer au sein de projets agricoles, l’agrivoltaïsme doit se faire en concertation avec l’exploitant agricole et son écosystème, dans le respect des productions agricoles et des paysages de nos territoires. Ces innovations doivent rentrer dans le droit commun (appel d’offres classiques) ».

Aimé Boscq, chargé de mission PV Energie chez Enerplan : « Les projets photovoltaïques sur terres agricoles n’ont pas vocation à se substituer à la production agricole, mais bien à trouver une synergie entre une production photovoltaïque et une production agricole ».

Nicolas Tonnet, responsable innovation et énergie dans les systèmes agricoles à l’ADEME : « Il importe de rendre obligatoire la capitalisation des retours d’expérience et des suivis agronomiques et zootechniques des projets autorisés en France, et donner la compétence de cette collecte à un organisme public de type observatoire. Cela permettra d’améliorer le diagnostic de la performance des installations sur terrains agricoles, et ainsi disposer d’éléments concrets pour d’éventuelles réglementations futures ou affiner les recommandations ».

La Plateforme Verte est constituée sous forme d’association Loi 1901 et ouverte aux demandes d’adhésion, via sa page LinkedIn ou son site internet.