Depuis quelques années, il est possible d’acheter dans les magasins de bricolage des panneaux solaires à brancher soi-même, sur le toit ou sur le sol. Ils sont vendus entre 300 et 800 € l’unité. « Ces panneaux ont une vertu pédagogique puisqu’ils permettent notamment de faire découvrir l’énergie solaire au grand public. Mais ils doivent être posés avec une grande précaution par des particuliers qui ont un minimum de compétences. Sinon, il existe des risques pour la sécurité. Cela peut notamment engendrer des échauffements si les câbles de la prise ne sont pas adaptés. Il existe aussi des risques de chute lors de l’installation », souligne Joël Mercy, du GPPEP. L’usage de ces panneaux en kit impose aussi de signer une convention avec Enedis. Or, de nombreux particuliers ne les déclarent pas. De plus, si ces installations légères permettent de faire des petites économies sur certains appareils, elles ne donnent pas droit à la prime de l’État pour la vente de son surplus d’électricité.
Exemple du coût moyen d’une installation au 1er trimestre 2023

Réussir sa conversion à l’énergie solaire
Source : Le Particulier – samedi 1 avril 2023
Face à la crise énergétique et la hausse des prix de l’électricité, s’équiper en panneaux photovoltaïques apparaît de plus en plus attractif. Mais cet investissement très coûteux requiert une fine analyse de ses besoins. Pauline Janicot
Les installations de panneaux solaires chez les particuliers sont en forte croissance.
60 000 nouveaux équipements ont été recensés par Enedis en 2022, ce qui porte à plus de 200 000 le nombre de propriétaires qui utilisent leur propre production d’électricité, contre 3 000 en 2015. Comment expliquer un tel engouement ? « La hausse du prix de l’électricité, une démarche écologique ou encore la volonté de réduire sa dépendance vis-à-vis du réseau
collectif sont régulièrement évoquées par ceux qui nous sollicitent », explique Gautier Villard, en charge de la rénovation énergétique et solaire pour la plateforme Hello Watt.
Sur le papier, s’équiper de panneaux photovoltaïques permet de réduire sa facture et de rentabiliser son investissement en une dizaine d’années, en moyenne, sachant qu’une prime dite d’autoconsommation est versée depuis 2017 aux foyers qui vendent leur surplus d’électricité. Pour réussir sa conversion, il convient de mettre soigneusement en adéquation ses besoins et son installation.
Consommez et vendez l’énergie
Lorsque vous installez des panneaux sur votre toiture, trois options s’offrent à vous pour utiliser votre production d’électricité. La première, l’autoconsommation totale, est actuellement trop onéreuse. En effet, les panneaux fournissent de l’énergie durant la journée alors que les foyers en consomment surtout le matin et le soir.« Cela nécessite donc d’investir dans des batteries qui permettent de stocker le surplus d’électricité produite pour la rendre disponible à tout moment. Mais leur coût est très élevé et peut faire doubler la facture globale. Par ailleurs, avec cette option, vous ne recevez aucune aide de l’État », souligne Anne-Claire Faure, chargée de projet photovoltaïque au sein de l’association Hespul.
La deuxième option, souvent la plus rentable, consiste à vendre la totalité de sa production à EDF Obligation d’Achat notamment, dont le contrat dure 20 ans. Les tarifs ont été récemment revalorisés et permettent de toucher 23,49 centimes d’euro par kilowattheure (kWh) pour une installation qui atteint 3 kilowatt- crêtes (kWc) au maximum, soit l’équivalent d’une douzaine de panneaux (19,96 centimes d’euro si elle est comprise entre 3 et 9 kWc).
La troisième option, plébiscitée par les particuliers, consiste à autoconsommer une partie de sa production et à injecter le surplus dans le réseau collectif en le vendant au tarif d’achat fixé par l’État. Ce dernier, réévalué tous les trimestres, est désormais indexé sur l’inflation pour les projets dont la demande de raccordement a été déposée après le 1er novembre 2022. Le rachat s’élève à 13 centimes d’euro par kWh jusqu’au 30 avril 2023 (contre 10 centimes d’euro en 2022). Notez que pour obtenir ce tarif, l’installation doit être réalisée par un artisan reconnu garant de l’environnement (RGE).
Quant à la prime à l’investissement attribuée pour chaque installation d’une puissance inférieure à 100 kWc, elle a également été revalorisée (arrêté du 8.2.23, JO du 17). Elle est désormais versée en une seule fois (elle était étalée sur 5 années auparavant) et son montant atteint 500 € par kWc (jusqu’à 3 kWc) et 370 € (entre 3 et 9 kWc), ce qui représente entre 10 et 15 % du coût total du projet (voir nos exemples p. 59).
Ne surestimez pas votre consommation
« L’option qui consiste à vendre son surplus est intéressante, mais elle implique d’optimiser son autoconsommation, souligne Joël Mercy, président du Groupement des particuliers producteurs d’électricité photovoltaïque (GPPEP). Malgré sa récente indexation sur l’inflation, la vente d’électricité reste aujourd’hui peu rémunérée. » Certes, il existe certains appareils qui permettent de programmer votre lave-vaisselle, votre lave-linge ou encore votre ballon d’eau chaude pour qu’ils fonctionnent durant la journée. Mais ce type d’équipement a un coût important. « Comptez, par exemple, autour de 2 000 € pour une box domotique qui déclenche les appareils. Il faut aussi vérifier que son électroménager soit bien compatible avec ce type de programmateur », précise Anne-Claire Faure. Sachez aussi que, même optimisé, le taux d’autoconsommation atteint rarement les 70 % régulièrement évoqués par les vendeurs de panneaux dans leurs simulations. Plus prudente, l’association Hespul estime à 30 % l’énergie produite et consommée pour une installation de 3 kWc.
Choisissez la puissance ad hoc
Avant d’investir dans des panneaux solaires, il faut estimer vos besoins et votre consommation d’électricité. Quel est votre mode de chauffage ? Avez-vous un véhicule électrique ou une piscine ? Tous ces éléments vont vous permettre de déterminer le nombre de panneaux dont vous aurez besoin et de choisir la meilleure option. Si vous êtes chauffés au gaz, l’opération sera notamment moins intéressante, comme le démontrent les simulations réalisées par la plateforme Hello Watt (voir ci-contre), sauf à investir dans une pompe à chaleur, ce qui engendre d’autres coûts. Votre localisation, l’orientation des panneaux (idéalement sud, sud-est ou sud-ouest) et leur inclinaison (la production est optimisée à 30°) entrent aussi en compte pour déterminer la puissance la plus adaptée sur votre toiture ou ombrière, sachant que celle d’un panneau standard oscille entre 200 et 300 watt-crêtes.L’Agence de l’environnement et de
la maîtrise de l’énergie (Ademe) souligne que dans les zones géographiques moins ensoleillées, il faut prévoir une surface de panneaux plus importante pour obtenir la même quantité d’énergie électrique que dans un lieu largement exposé. Il faut aussi éviter les zones perpétuellement à l’ombre, hiver comme été.
Réalisez plusieurs devis
En 10 ans, le tarif des panneaux photovoltaïques a été divisé par dix. Mais depuis quelques mois, ils repartent à la hausse en raison de l’augmentation du coût des matériaux. Or leur prix d’achat pèse sur la rentabilité de l’opération.« Certains vendeurs n’hésitent pas à gonfler leurs tarifs, profitant de la forte demande des particuliers », avertit Anne-Claire Faure, de l’association Hespul. Pour avoir une idée des prix moyens des panneaux, consultez le site Photovoltaïque.info, conçu par l’Hespul et l’Ademe, qui fournit des informations très utiles. Pour une installation de 3 kWc, comptez autour de 9 000 € (21 000 € pour 9 kWc). Notez qu’une TVA réduite à 10 % s’applique aux toitures équipées de modules d’une puissance inférieure ou égale à 3 kWc (au-delà, elle est de 20 %). À côté de panneaux solaires, l’installation comprend aussi un onduleur (boîtier) qui sert à transformer le courant continu produit en courant alternatif identique à celui du réseau collectif. Des micro-onduleurs fixés sur chaque panneau sont aussi commercialisés. Ils ont l’avantage d’optimiser l’utilisation de chaque module mais leur prix est également plus important.
Certains installateurs proposent de vous accompagner durant toute l’opération, du dimensionnement du projet à la pose des panneaux en passant par leur raccordement. « Nous réalisons notamment toutes les démarches administratives obligatoires, comme demander l’autorisation à la mairie ou solliciter l’avis des architectes des bâtiments de France si vous habitez près d’un monument historique ou dans une zone protégée », souligne Kate directrice du marketing et de la communication d’EDF ENR. Avec la hausse continue des tarifs de l’électricité, le secteur de l’énergie solaire est en pleine ébullition et attire de nombreux acteurs.
« Avant de choisir votre installateur, n’hésitez pas à faire au moins deux ou trois devis pour
pouvoir comparer les coûts car on voit réapparaître certaines arnaques », avertit Joël Mercy. Vérifiez que l’artisan a bien souscrit une garantie décennale. Il doit de préférence être certifié (Qualibat, Qualifelec…). « Il faut privilégier de préférence les opérateurs locaux et être patient. Les carnets de commandes des bons professionnels sont généralement pleins pour des mois », souligne Joël Mercy. De même, n’acceptez jamais un rendez-vous après un démarchage téléphonique. Ne signez pas non plus de devis à l’occasion d’une foire ou d’un salon où les vendeurs sont parfois très insistants. Attention, financer l’achat de panneaux à crédit s’avère aussi risqué car les simulations des vendeurs sont souvent trop optimistes. Vérifiez sur le site photovoltaïque.info que ces dernières sont bien réalistes.
Ne négligez pas les frais annexes
Pour calculer le coût total de votre installation, n’oubliez pas certaines dépenses comme celles de raccordement à Enedis. Si vous vendez toute votre production, des coûts liés au branchement de l’installation sont facturés (entre 500 et 1 500 €). Le gestionnaire de réseau facture aussi le tarif d’utilisation du réseau public d’électricité (Turpe) qui s’élève autour de 40 € par an (injection de la totalité) et de 11 € par an (injection du surplus). Tous les 10 ans environ, vous devrez probablement faire réparer ou remplacer votre onduleur. Selon l’Ademe, son prix moyen est de 0,30 à 0,60 €/watt. Il faut aussi penser à déclarer vos panneaux solaires dans votre multirisque habitation, ce qui peut entraîner une surprime de 50 € au maximum. Sachez que si la puissance de votre installation ne dépasse pas 3 kWc, vous bénéficiez d’une exonération d’imposition sur le revenu de la vente de votre production d’électricité à EDF. Mais au-delà de 3 kWc, le montant total vendu doit être déclaré et est imposable à l’impôt sur le revenu.
les problèmes liés au solaire
L’obligation de pose de panneaux photovoltaïques sur les grands parkings extérieurs adoptée au Sénat

Les sénateurs ont adopté ce 4 novembre l’article 11 du projet de loi sur l’accélération des énergies renouvelables, qui impose un équipement en ombrières photovoltaïques pour les parkings extérieurs de plus de 80 places.
La disposition devrait stimuler le développement de la production d’énergie solaire en France, notamment dans les grandes zones commerciales. Selon le gouvernement, le potentiel de la mesure pourrait atteindre jusqu’à 11 gigawatts, soit l’équivalent de la puissance d’une dizaine de réacteurs nucléaires. L’article 11 du projet de loi relatif à l’accélération des énergies renouvelables a été adopté par le Sénat ce 4 novembre en première lecture. Il impose l’équipement progressif des plus grands parkings extérieurs en ombrières recouvertes de panneaux photovoltaïque (ou un autre procédé d’énergie renouvelable), sur au moins la moitié de leur surface.
Initialement, le projet de loi s’appliquait aux parkings de plus de 2 500 mètres carrés. En commission, les sénateurs ont préféré définir un seuil en nombre de places plutôt qu’en superficie. Seront donc concernés les parkings de plus de 80 places, un seuil qui englobe davantage de parcs de stationnement puisque 2 500 mètres carrés équivalaient à une centaine d’emplacements. Pour le rapporteur (LR) Didier Mandelli, ce concept a le mérite de la clarté et surtout, d’être « moins sujet à débat », notamment sur les parties d’un parking à exclure de tout aménagement.
« Il est plus facile de compter des mètres carrés que de compter des places »
Le groupe communiste a tenté en vain de revenir au système métrique, arguant que les places pouvaient avoir des tailles variables. Ce point de vue était partagé par le gouvernement. « Il est clair qu’il est plus facile de compter des mètres carrés que de compter des places », a plaidé la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, déplorant la « sophistication » de la rédaction sénatoriale.
Les obligations de l’article n’auraient pas à s’imposer en cas de contraintes techniques, sécuritaires, architecturales ou patrimoniales. Les dispositions entreront en vigueur au 1er juillet 2023, de façon progressive, en fonction de la taille des parkings. Les parkings de plus de 400 places devront être mis en conformité dans un délai de trois ans à compter de cette date, cinq ans si le nombre est compris entre 80 et 400.
Lors de l’examen en séance, le Sénat a ajouté de nouvelles exclusions. Des amendements de Nathalie Delattre (RDSE) et du centriste Stéphane Demilly excluent explicitement les parkings de poids lourds (de plus de 7,5 tonnes) du champ de l’obligation. L’obligation ne sera pas non plus valable pour les aires de stationnement à proximité de sites remarquables – qu’ils soient classés zones protégées ou non – pour éviter de les « dénaturer », selon l’amendement défendu par Cédric Vial (LR) et plusieurs de ses collègues. Le gouvernement s’est dit favorable à cette modification.
L’hémicycle supprime le délai supplémentaire accordé en cas de difficultés d’approvisionnement en panneaux
L’hémicycle a surtout adopté un amendement du groupe socialiste, supprimant la possibilité d’accorder un délai supplémentaire aux gestionnaires de parking en cas de difficulté d’approvisionnements en panneaux photovoltaïques. Cette disposition avait été introduite lors des débats en commission, le rapporteur Didier Mandelli parlant d’un « apport de bon sens ». À l’inverse, Jean-Michel Houllegatte (PS) a dénoncé une modification « un peu défaitiste », qui revient à « battre en retraite ». Le gouvernement a lui-même soutenu l’amendement des socialistes, bien qu’il ait reconnu que le développement d’une filière française et européenne prendrait du temps. « Néanmoins, dans l’attente, il ne faut pas retarder la mise en œuvre de la décarbonation de notre économie », a encouragé Agnès Pannier-Runacher. La tournure du débat a fait réagir à droite, qui s’est retrouvée en minorité. « On souhaiterait qu’on puisse se donner des moyens, plutôt que des incantations, pour y arriver », a rétorqué le sénateur LR Cédric Vial.
L’un de ses collègues, Rémy Pointereau, a considéré que cet article du projet de loi allait bénéficier dans l’immédiat à des lignes de production situées hors Union européenne. « J’ai l’impression que toute l’Asie, et en particulier la Chine, doit se réjouir ce matin de voir qu’on va mettre peut-être des milliers d’hectares de panneaux photovoltaïques, qui vont être produits en Chine, en Malaisie, aux Philippines. Notre balance commerciale va encore prendre un sacré coup ! »
La CRE publie des cahiers des charges adaptés afin d’accélérer le déploiement des EnR en France

Sur saisine du gouvernement, la Commission de Régulation de l’Energie a publié mardi 30 août une version adaptée de l’ensemble des cahiers des charges des appels d’offres dit « CRE 4 » et « PPE 2 ». Il s’agit d’une mesure exceptionnelle liée à la crise énergétique. Cette mesure permettra la mise en service rapide des 6 GW de projets de production renouvelable lauréats de ces appels d’offres, aujourd’hui en difficulté.
Ces modifications concernent 17 cahiers des charges de différentes sources ENR : photovoltaïques, éoliennes, hydroélectriques et autoconsommation, en métropole et dans les zones non interconnectées. L’objectif général de ces modifications est de permettre aux producteurs d’amortir une partie de la hausse des coûts et des taux, notamment par la vente sur le marché de leur production dès à présent, avant la prise d’effet de leur contrat de soutien.
Plus de 6,1 GW de capacités ENR visés par cette mesure
Il est également prévu une prolongation des délais d’achèvement des installations ainsi que la possibilité pour les lauréats de procéder à une modification de la puissance à hauteur de 140 % de la puissance initiale retenue dans l’appel d’offres.
Plus de 6,1 GW de capacités ENR sont visés par cette mesure, dont 3,4 GW pour l’éolien et 2,7 GW pour le photovoltaïque. Dès le 1er septembre, les producteurs concernés pourront demander à la ministre chargée de l’énergie l’application de ces modifications. La CRE se félicite de ce dispositif permettant de renforcer et d’accélérer le déploiement des ENR dans un contexte de crise d’approvisionnement en électricité.
Vidéo Energies Partagées : comment donner du sens à son épargne en finançant les énergies renouvelables ?
vec Énergie Partagée, il est possible d’investir son argent dans des projets d’énergie renouvelable près de chez soi et partout en France.
Objectif : accélérer la transition énergétique en s’appuyant sur des initiatives citoyennes et qui développent les territoires.
Finie l’opacité des grands groupes ou des banques qui investissent dans les énergies fossiles ! Energies Partagées allient finance solidaire et action de terrain, et ce depuis plus de 10 ans.
Il est possible d’agir…
AGRIVOLTAÏSME : LA PLATEFORME VERTE PRÉSENTE 15 RECOMMANDATIONS
A l’occasion d’un événement réunissant les acteurs de la transition énergétique et agricole, La Plateforme Verte a présenté 15 recommandations pour un agrivoltaïsme préservant l’activité agricole.
La Plateforme Verte est une association professionnelle dédiée à la transition énergétique. Créée en 2018 par Sylvie Perrin, avocate associée chez De Gaulle Fleurance et Associés, l’association regroupe une centaine de membres, dont plus de 70 producteurs et développeurs, des banques, des investisseurs, des institutionnels, experts techniques et financiers, des avocats et conseils divers.
Sylvie Perrin, présidente de La Plateforme Verte (LPV) et Pierre Guerrier, animateur du Groupe de Travail LPV dédié à l’agrivoltaïsme ont rappelé que la Programmation Pluriannuelle de l’Energie prévoit de quadrupler l’électricité photovoltaïque d’ici 2028 et de la porter à 40 GW. De son côté, l’agriculture est marquée par un décrochage du revenu des agriculteurs, par ailleurs de moins en moins nombreux, une diminution des terres agricoles ainsi qu’une baisse de la production alimentaire liée au réchauffement climatique.
Dans ce contexte, l’agrivoltaïsme peut apporter une réponse aux enjeux de l’agriculture française, s’il se décline en projets dont la conception est prioritairement agricole et connectée aux besoins du territoire d’implantation. Sans encadrement ni concertation avec les acteurs locaux, le risque que les intérêts économiques privés (énergéticien d’un côté, propriétaire foncier de l’autre) l’emportent sur l’intérêt collectif est réel avec une agriculture qui pourrait s’en trouver dégradée, avertit LPV.
Forte de ce constat, La Plateforme Verte formule 15 recommandations pour un agrivoltaïsme préservant les conditions de production agricole. Elle propose notamment d’élargir les filières éligibles à l’agrivoltaïsme et la puissance maximale des projets actuellement soutenus au titre de l’innovation (de 3 à 5 MWc), mais d’abaisser de 5 à 1 hectare le seuil de prélèvement qui déclenche l’Etude Préalable Agricole. Parmi les autres propositions phares : la possibilité de préserver les aides de la PAC, l’attribution d’un bonus de pertinence agrivoltaïque dans les appels d’offres PPE, l’inclusion de l’agrivoltaïsme dans la planification territoriale des collectivités sans artificialisation des sols ainsi qu’un encadrement des loyers et un juste partage de la valeur générée par le projet.
Télécharger le document qui détaille les 15 recommandations de La Plateforme Verte
Verbatim
EVA Vandest, présidente du groupe de travail européen de Solar Power pole Europe : « Les investissements du secteur photovoltaïque peuvent être un formidable accélérateur de la décarbonation du secteur agricole ».
Xavier Daval, vice-Président du Syndicat des Energies Renouvelables (SER) et président de la commission Solaire : « Afin de s’intégrer au sein de projets agricoles, l’agrivoltaïsme doit se faire en concertation avec l’exploitant agricole et son écosystème, dans le respect des productions agricoles et des paysages de nos territoires. Ces innovations doivent rentrer dans le droit commun (appel d’offres classiques) ».
Aimé Boscq, chargé de mission PV Energie chez Enerplan : « Les projets photovoltaïques sur terres agricoles n’ont pas vocation à se substituer à la production agricole, mais bien à trouver une synergie entre une production photovoltaïque et une production agricole ».
Nicolas Tonnet, responsable innovation et énergie dans les systèmes agricoles à l’ADEME : « Il importe de rendre obligatoire la capitalisation des retours d’expérience et des suivis agronomiques et zootechniques des projets autorisés en France, et donner la compétence de cette collecte à un organisme public de type observatoire. Cela permettra d’améliorer le diagnostic de la performance des installations sur terrains agricoles, et ainsi disposer d’éléments concrets pour d’éventuelles réglementations futures ou affiner les recommandations ».
La Plateforme Verte est constituée sous forme d’association Loi 1901 et ouverte aux demandes d’adhésion, via sa page LinkedIn ou son site internet.
Un système agrivoltaïque mobile venu des Pays-Bas
Créée par un groupe néerlandais d’entreprises, la remorque solaire mobile peut également être associée à un électrolyseur pour la production d’hydrogène. Deux prototypes sont actuellement testés par un agriculteur et un institut de recherche aux Pays-Bas.

Un consortium néerlandais a développé une remorque agrivoltaïque mobile censée améliorer la qualité du sol et la biodiversité des champs agricoles. L’objectif de ce système autonome appelé H2arvester est de diminuer l’emprise au sol et de suivre la rotation des cultures sur l’année. Le premier prototype a été déployé sur des terres de betteraves à sucre à Oude-Tonge, en Hollande méridionale, et a été inauguré la semaine dernière par le ministre de l’Agriculture des Pays-Bas, Henk Staghouwer.
« Ce concept a été mis au point il y a quatre ans par mon entreprise et deux autres partenaires », a rappelé Marcel Vroom, responsable de la conception et du développement commercial chez le prestataire de services de conception Npk design. Ces deux autres entreprises sont L’orèl Consultancy et LTO Noord. Pour l’heure, deux pilotes sont testés et fonctionneront pendant un an pour tester l’effet sur le rendement et la terre, afin de démontrer qu’il n’y a pas de perte de production agricole.

L’agriculteur local Jacob Jan Dogterom a investi 166 000 € dans le système situé à Oude-Tonge, qui se compose de quatre remorques solaires accueillant un total de 168 panneaux solaires et d’un système d’irrigation qui peut également fournir de l’eau aux environs. InnovationQuarter, l’agence de développement économique régional de la province de Zuid-Holland, a subventionné environ la moitié des coûts du projet. « C’est un projet pilote, l’investissement est loin d’être complet. Nous continuerons à le construire et si nous parvenons à le développer à une échelle de masse, il ne pourra que devenir moins cher », a assuré le consortium.
Chaque remorque mesure 12 mètres de long et est capable de se déplacer lentement, à un rythme de 10 mètres par heure, et, pendant la récolte, elle peut être déplacée sur le côté. Selon son concepteur, le système devrait couvrir jusqu’à 10 % d’un champ agricole, qui ne perdrait donc pas sa vocation agricole. « Il s’agit de matrices mobiles de panneaux solaires, assemblées sur des structures légères et supportées par des roues, qui se déplacent dans des directions prédéfinies », a ajouté M. Vroom.
L’autre intérêt du système est de pouvoir être couplé à un électrolyseur pour produire de l’hydrogène localement, qui pourrait ensuite être utilisé comme carburant vert pour les applications agricoles. « La chaleur résiduelle issue de la production d’hydrogène peut également être utilisée pour sécher les cultures, telles que l’avoine, l’herbe et la luzerne. La solution consistant à convertir directement les kWh générés en hydrogène fournit non seulement une usine de production autonome, mais répond également au besoin d’équilibrer la production et l’utilisation de l’énergie générée sans se soucier des renforcements du réseau électrique », a déclaré Robert Jacobs, spécialiste de l’énergie chez L’orèl Consultancy.
Le projet fait partie du programme H2GO, qui est un programme d’innovation soutenant la combinaison de l’électricité et de l’hydrogène vert. Les partenaires du projet sont, entre autres, Kitepower, Npk design, L’orèl Consultancy, Rho, Accenda et TU Delft.
Solution industrielle de stockage pour les énergies recouvrables

Battery Supplies a développé spécialement pour les PME, l’AQ-LITH® EnergyRack. Cette batterie – disponible en 30 et 46 kWh – convient aux établissements dont la consommation annuelle est inférieure à 100 MWh.
Elle se compose de plusieurs modules de 5kWh 48V et est installée dans une solide armoire fermée avec climatisation intégrée. La batterie AQ-LITH® EnergyRack abrite des cellules LiFePO4, qui garantissent une durée de vie plus longue et un niveau de sécurité élevé.
Vous devez être connecté pour poster un commentaire.