Les associations pro-photovoltaïque demandent à la Commission Européenne d’agir pour faciliter l’énergie solaire

Les associations de promotion de l’énergie solaire et renouvelable de 19 pays de l’Union européenne (UE) ont appelé la Commission Européenne (CE) à cesser de gaspiller l’énergie solaire pendant ces précieux mois d’été, et à travailler à un plan pour lutter contre ce gaspillage ainsi que la volatilité des prix qui impactent les investissements.  

Après avoir installé plus de 40 GW d’énergie solaire en 2022, l’UE devrait atteindre en 2023 au moins 60 GW de nouvelles capacités, selon l’Agence internationale de l’énergie (AIE), pour combler le déficit de gaz russe.  

Cependant, certains obstacles, comme les limitations du réseau , s’ils étaient résolus, faciliteraient la production d’énergie solaire en Europe.

Préoccupations et recommandations 

Dans une lettre adressée au commissaire européen à l’énergie Kadri Simson, les associations affirment que plusieurs pays de l’UE, notamment la Pologne et la Tchéquie, des centrales solaires photovoltaïques sont fermées en raison d’une baisse inattendue de la demande. Les opérateurs préfèrent fonctionner avec du charbon polluant et coûteux, plutôt que d’avoir recours à l’énergie solaire, entravant ainsi les efforts de décarbonisation de l’Europe.

De même, la volatilité des prix de l’énergie et les prix négatifs trop fréquents, mettent en danger les investissements des entreprises, entraînant un ralentissement dans le déploiement des énergies renouvelables. 

Les associations souhaitent également que les plafonds de revenus lors de la vente sur le marché (qui avaient été mis en place, en France, pour financer le bouclier tarifaire) soient supprimés afin d’encourager la poursuite des investissements privés dans le secteur.

Selon les signataires de la lettre, l’UE doit adapter le réseau en fonction des scénarios de développement et permettre des investissements anticipés en concertation avec toutes les parties prenantes.  

Les association réitèrent également une demande de longue date, afin d’accélérer l’obtention des permis de construire. Cela s’applique en particulier à la réduction des délais pour les infrastructures de réseau à grande échelle, qui nécessite aujourd’hui entre 7 et 10 ans pour les projets transfrontaliers. 

L’une des demandes vise également à construire plus de capacité de stockage sur le réseau via des batteries et le stockage de la chaleur.  

Parmi les diverses suggestions que les associations proposent pour faire face à la situation, il y a la promotion de projets solaires hybrides avec stockage d’énergie ou éolien, pour préparer le système énergétique à la flexibilité.

Bien qu’ils considèrent que la volatilité des prix de l’électricité est un facteur positif pour stimuler la flexibilité, ils souhaitent que les gouvernements s’assurent que cela n’affecte pas les investissements photovoltaïques qui ont besoin de stabilité et de visibilité à long terme. Les effacements solaires doivent être limités à des niveaux acceptables, comme en Flandre où ils sont limités à 5 % de la production.  

« Il est également essentiel de permettre aux actifs solaires marchands de capter des revenus de marché plus élevés pour compenser l’augmentation des périodes de prix négatifs », lit-on dans la lettre. « En parallèle, le coût de la tarification négative devrait être partagé par tous les producteurs, y compris les producteurs fossiles, qui contribuent à créer la contrainte, afin d’assurer les bons signaux économiques »