Le think-tank France Territoire Solaire tire ses conclusions de l’évolution du volume des raccordements effectués au deuxième trimestre 2019. Il appelle le gouvernement à publier les statistiques des projets effectivement raccordés sur les dernières sessions des appels d’offres CRE 3 et CRE 4 afin de pouvoir faire une analyse fine des mécanismes et, surtout, de déterminer si les objectifs de la PPE pourront être atteints.
septembre 25, 2019 Catherine Rollet
Photo : Vitor Oliveira / Flickr
L’Observatoire de l’énergie solaire photovoltaïque, créé en 2012 par le think-tank France Territoire Solaire, établit tous les trimestres une photographie du parc solaire photovoltaïque installé en France. Il vient de sortir les chiffres du deuxième trimestre 2019 : le volume de raccordement s’est établi autour de 226 MW.
Moins de projets en autoconsommation, aussi bien totale que partielle, ont été raccordés durant le deuxième trimestre 2019 par rapport au trimestre précédent. En termes de capacités, 193 MW de projets en autoconsommation étaient en service fin juin 2019 : 36 MW sans injection (réparties sur 12058 centrales, estimation de la capacité sur la base de déclaration des consommateurs) et 158 MW avec injection de surplus (39 190 centrales).
Les segments des installations domestiques de moins de 9 kWc et des centrales en toitures de 100 à 250 kWc stagnent (respectivement 21 MW et 22 MW raccordés).
Les raccordements des projets en toiture de taille moyenne (de 9 à 100 kWc) et de très grande taille (de 250 kWc à 1 MWc) sont en hausse, ainsi que ceux des grandes installations (de plus de 1 MWc). Dans ces segments, des capacités de 49 MW, 7 MW et 125 MW ont respectivement été raccordées ; dans le cas des grandes installations, ce volume représente le double du volume raccordé au trimestre précédent.
Fin juin, la part d’électricité photovoltaïque dans la consommation brute d’électricité en France s’établissait à 3,2 %, ce qui est moins élevé qu’au même trimestre en 2018 (alors à 3,35 %).
Dans son analyse, le think-tank reconnait les avancées faites sur le plan juridique par le gouvernement (plan Place au Soleil, autoconsommation…), mais il souligne que les sujets « Protection du consommateur », « Label solaire », « Réseau d’aide aux collectivités », « solaire & patrimoine » et les thèmes liés à l’agrivoltaisme ne sont pas clarifés.
Une croissance est-elle en vue ?
Pour Antoine Huard, le président du think-tank France Territoire Solaire, « avec 226 MW raccordés, ce deuxième trimestre 2019 marque un retour à un rythme (presque) habituel après deux trimestres décevants. La question est de savoir s’il s’agit d’un simple effet de rattrapage, ou de l’amorçage d’une tendance à la hausse avec l’arrivée des projets lauréats de la première période de l’appel d’offres CRE 4 ».
Début septembre, lors de la publication des volumes de raccordement du premier semestre 2019, le Syndicat des énergies renouvelables (SER-Soler) estimait que pour atteindre l’objectif médian de la Programmation pluriannuelle de l’énergie (PPE) en vigueur pour 2023, il était nécessaire de raccorder environ 450 MW par trimestre. À ce jour, le volume de projets en attente croît et dépasse les 5 GW, mais ce sont les volumes de raccordement du prochain trimestre qui dévoileront si la tendance est à la croissance : « Le prochain trimestre constituera un test important à cet égard, puisqu’il devrait normalement voir se raccorder les volumes issus de la deuxième période », explique Antoine Huard. « Nous appelons les services du Ministère de la Transition écologique et solidaire à publier les statistiques des projets effectivement raccordés sur les dernières sessions de l’appel d’offres dits CRE 3 et CRE 4. Il est en effet indispensable de suivre cet indicateur afin de pouvoir évaluer l’impact des mesures du plan Place au Soleil et la capacité du mécanisme actuel à pouvoir délivrer les objectifs prévus par la PPE. »