La tenue du sommet de l’ONU pour le climat à New York a été anticipée par plusieurs entreprises privées. Parmi elles, Google et Ikea ont annoncé leurs ambitions pour produire de l’énergie verte. Si les investissements des grands groupes privés en faveur des énergies renouvelables se multiplient depuis plusieurs années, l’opération validée par Google le 19 septembre 2019 est d’une ampleur sans précédent, tandis que le marchand de meubles vise désormais l’autonomie énergétique. Explications…
Des entreprises privées engagées pour l’énergie verte…
Jouir d’une excellente réputation est indispensable pour toute entreprise qui vise à s’imposer auprès du public. Des géants aussi différents que Google et Ikea l’ont bien compris et ont fait le pari depuis plusieurs années de verdir leur fonctionnement. Les deux entreprises investissent des sommes importantes en faveur du développement des énergies renouvelables et depuis quelques jours, elles communiquent sur leurs nouvelles ambitions. Un calendrier qui ne doit rien au hasard puisque le sommet de l’ONU pour le climat (auquel participent de nombreuses entreprises) s’est ouvert ce lundi 23 septembre 2019.
Le géant suédois du meuble s’est engagé dans la transition énergétique il y a dix ans. Après avoir axé sa stratégie sur les performances énergétiques, l’entreprise a entrepris de recourir aux énergies renouvelables. Le groupe a annoncé investir un milliard d’euros supplémentaire dans l’éolien avec pour objectif bientôt atteint de produire plus d’énergie verte qu’elle n’en consomme. Selon la maison-mère d’Ikea, la production d’énergie renouvelable actuelle est estimée à 1,7 GW, répartie entre 920 000 panneaux solaires en fonctionnement, 700 000 autres en construction aux Etats-Unis, et 534 éoliennes situées dans quatorze pays. Parallèlement, la CSO d’Ingka Group, Pia Heidenmark Cook, a déclaré : « nous continuons d’investir massivement dans le développement de notre offre de services énergétiques domestiques, dans le but de le rendre disponible sur l’ensemble de nos 30 marchés d’ici 2025 ».
Mais parfois soupçonnées de greenwashing !
Du côté de Google aussi, on veut investir dans l’énergie verte. L’entreprise de la Silicon Valley a annoncé le 19 septembre 2019 vouloir investir deux milliards de dollars dans l’éolien et le solaire. Le PDG de Google, Sundar Pichai, assure que « la durabilité était l’une des valeurs fondamentales de Google ». C’est pourquoi, « au fil des années, nous avons travaillé dur pour réduire l’empreinte carbone de nos activités, créer des produits adaptés à la population et à la planète, et impulser des changements à l’échelle de nos chaînes d’approvisionnement ».
Ce discours sonne particulièrement bien dans le contexte actuel, mais ne reflète pas exactement la réalité selon certains. Des employés de la firme américaine se sont fendus d’une lettre dans laquelle plusieurs problèmes sont soulevés. On note, entre autres, les data centers extrêmement gourmands en énergie ainsi que des législateurs américains qui soutiennent Google, mais qui s’opposent aux textes de loi trop contraignants en matière environnementale. La frontière est parfois floue entre une réelle volonté de changer de paradigme et le greenwashing.