Michel Barnier a pris une décision significative : privilégier la réduction de la dette financière au détriment de la dette écologique. Dans le projet de budget 2025, les moyens d’intervention de l’Ademe, l’agence en charge de la transition écologique, subissent une réduction drastique de 35 %, passant de 1,37 milliard à 900 millions d’euros.
Cette coupe budgétaire touche en premier lieu le Fonds Chaleur, reconnu pour son efficacité en matière de réduction des émissions de CO2. Ce dispositif, qui contribue au développement des réseaux de chaleur et à la conversion industrielle vers des systèmes plus durables, voit son avenir compromis. Cela intervient alors que la production de chaleur représente 45 % de l’énergie finale consommée en France et est encore largement dominée par des sources fossiles (60 %).
Le Fonds Vert, un autre pilier du financement des projets écologiques portés par les collectivités locales, subit également une réduction importante, avec une baisse de 1,5 milliard d’euros sur un total de 2,5 milliards. Cette coupe menace des projets essentiels tels que l’éclairage public ou l’isolation des bâtiments scolaires, mettant en péril à la fois les initiatives locales et les contrats pour les entreprises impliquées.
Par ailleurs, la proposition d’une augmentation de la fiscalité sur l’électricité pourrait entraîner une hausse des coûts de production énergétique, ajoutant à cette situation préoccupante.
En conclusion, le budget 2025 risque de freiner considérablement la dynamique des investissements verts en France, avec des conséquences potentielles sur les objectifs climatiques et économiques. À long terme, le coût de l’inaction en matière de transition écologique pourrait être quatre fois plus élevé, une charge que les finances publiques ne pourront pas supporter.