AGRIVOLTAÏSME : LA PLATEFORME VERTE PRÉSENTE 15 RECOMMANDATIONS

A l’occasion d’un événement réunissant les acteurs de la transition énergétique et agricole, La Plateforme Verte a présenté 15 recommandations pour un agrivoltaïsme préservant l’activité agricole.

La Plateforme Verte est une association professionnelle dédiée à la transition énergétique. Créée en 2018 par Sylvie Perrin, avocate associée chez De Gaulle Fleurance et Associés, l’association regroupe une centaine de membres, dont plus de 70 producteurs et développeurs, des banques, des investisseurs, des institutionnels, experts techniques et financiers, des avocats et conseils divers.

Sylvie Perrin, présidente de La Plateforme Verte (LPV) et Pierre Guerrier, animateur du Groupe de Travail LPV dédié à l’agrivoltaïsme ont rappelé que la Programmation Pluriannuelle de l’Energie prévoit de quadrupler l’électricité photovoltaïque d’ici 2028 et de la porter à 40 GW. De son côté, l’agriculture est marquée par un décrochage du revenu des agriculteurs, par ailleurs de moins en moins nombreux, une diminution des terres agricoles ainsi qu’une baisse de la production alimentaire liée au réchauffement climatique.

Dans ce contexte, l’agrivoltaïsme peut apporter une réponse aux enjeux de l’agriculture française, s’il se décline en projets dont la conception est prioritairement agricole et connectée aux besoins du territoire d’implantation. Sans encadrement ni concertation avec les acteurs locaux, le risque que les intérêts économiques privés (énergéticien d’un côté, propriétaire foncier de l’autre) l’emportent sur l’intérêt collectif est réel avec une agriculture qui pourrait s’en trouver dégradée, avertit LPV.

Forte de ce constat, La Plateforme Verte formule 15 recommandations pour un agrivoltaïsme préservant les conditions de production agricole. Elle propose notamment d’élargir les filières éligibles à l’agrivoltaïsme et la puissance maximale des projets actuellement soutenus au titre de l’innovation (de 3 à 5 MWc), mais d’abaisser de 5 à 1 hectare le seuil de prélèvement qui déclenche l’Etude Préalable Agricole. Parmi les autres propositions phares : la possibilité de préserver les aides de la PAC, l’attribution d’un bonus de pertinence agrivoltaïque dans les appels d’offres PPE, l’inclusion de l’agrivoltaïsme dans la planification territoriale des collectivités sans artificialisation des sols ainsi qu’un encadrement des loyers et un juste partage de la valeur générée par le projet.

Télécharger le document qui détaille les 15 recommandations de La Plateforme Verte

Verbatim

EVA Vandest, présidente du groupe de travail européen de Solar Power pole Europe : « Les investissements du secteur photovoltaïque peuvent être un formidable accélérateur de la décarbonation du secteur agricole ».

Xavier Daval, vice-Président du Syndicat des Energies Renouvelables (SER) et président de la commission Solaire : « Afin de s’intégrer au sein de projets agricoles, l’agrivoltaïsme doit se faire en concertation avec l’exploitant agricole et son écosystème, dans le respect des productions agricoles et des paysages de nos territoires. Ces innovations doivent rentrer dans le droit commun (appel d’offres classiques) ».

Aimé Boscq, chargé de mission PV Energie chez Enerplan : « Les projets photovoltaïques sur terres agricoles n’ont pas vocation à se substituer à la production agricole, mais bien à trouver une synergie entre une production photovoltaïque et une production agricole ».

Nicolas Tonnet, responsable innovation et énergie dans les systèmes agricoles à l’ADEME : « Il importe de rendre obligatoire la capitalisation des retours d’expérience et des suivis agronomiques et zootechniques des projets autorisés en France, et donner la compétence de cette collecte à un organisme public de type observatoire. Cela permettra d’améliorer le diagnostic de la performance des installations sur terrains agricoles, et ainsi disposer d’éléments concrets pour d’éventuelles réglementations futures ou affiner les recommandations ».

La Plateforme Verte est constituée sous forme d’association Loi 1901 et ouverte aux demandes d’adhésion, via sa page LinkedIn ou son site internet.