Troisième trimestre 2019 : la solidité de la reprise du marché photovoltaïque se confirme

La  32ème édition de l’Observatoire de l’énergie solaire photovoltaïque traite  de  l’activité  des  installations  photovoltaïques  au  3ème trimestre  2019  en  France. Les représentants du think-tank France Territoire Solaire en retiennent les conclusions suivantes :

1 –  Le volume de raccordement au 3ème trimestre 2019 s’établit autour de 280 MW*. Ce volume est en hausse  par  rapport  au  2ème trimestre  (224  MW),  qui  lui-même  était  en  hausse  par  rapport  au  1er trimestre (160 MW).

2 –  Ce 3ème  trimestre est marqué :

o  par une légère reprise sur le segment « autoconsommation » (totale ou partielle), avec 6 000 installations raccordées,

o  par une légère hausse du segment des installations domestiques (<9 kW), avec un volume de 23 MW,

o  par une forte hausse du segment des moyennes toitures (9 à 100 kW), atteignant un volume de 61 MW, amplifiant encore plus la dynamique déjà observée,

o  par une hausse du segment des grandes toitures (100 à 250 kW), atteignant un niveau de 30 MW, confirmant une bonne dynamique,

o  par une légère baisse sur le segment des très grandes toitures (250 kW à 1 MW), avec un volume de 6 MW,

o  par une nouvelle hausse du segment des grandes installations (1 MW et +), atteignant 158 MW ce trimestre.

3 – La file d’attente poursuit une forte croissance et le stock de projets dépasse les 5,3 GW au terme de ce 3ème trimestre  2019.  Par  rapport  au  trimestre  précédent,  la  hausse  des  volumes  ayant  signé  une convention de raccordement laisse augurer un bon 4ème trimestre.

« Avec  280  MW  raccordés,  ce  troisième  trimestre  2019  confirme  la  tendance  à  la  hausse  des  volumes raccordés. Cette reprise dont nous avions déjà pu déceler les signaux faibles au trimestre précédent, peut s’expliquer par l’arrivée des projets lauréats de la deuxième vague de l’appel d’offres CRE 4, dont la date limite de raccordement était fin juillet 2019, auxquels viennent s’ajouter les retardataires des vagues précédentes. Si  cette  croissance  s’amplifie  à  nouveau  au  prochain  trimestre,  l’année  2019  constituerait  un  bon  cru  et potentiellement l’amorce du changement de rythme annuel requis pour se placer sur la trajectoire prévue par la PPE qui prévoit 3 GW par an.

Toutefois, il est important de garder à l’esprit que le cycle des projets solaires est pluriannuel et que les freins actuellement  subis  en  matière  de  procédures  administratives  et  de  délivrance  des  permis  de  construire impacteront  les  volumes  de  raccordement  à  venir,  et  par  conséquent  l’objectif  annuel  de  3  GW  »  déclare Antoine Huard, Président de France Territoire Solaire.

NB : les chiffres de cet Observatoire concernent la France continentale, ils sont légèrement différents des chiffres du CGDD, car l’Observatoire n’a pas accès aux données de raccordement et de file d’attente des entreprises locales de distribution (ELD), ces dernières n’étant pas publiées.

Téléchargez le fichier

Les substantielles retombées économiques locales des projets citoyens renouvelables

Les énergies renouvelables sont un moteur de développement pour les territoires. Maîtrisées et financées par les collectivités territoriales et les habitants, les installations citoyennes d’énergie renouvelable maximisent les retombées économiques locales. Celles-ci peuvent être multipliées par 2 ou 3 selon la part des investisseurs locaux au capital et le recours aux prestataires locaux. Analyse !

L’équation est simple. Un projet citoyen en matière de renouvelable rapporte au moins 2 fois plus au territoire. Dans un projet citoyen, le territoire garantit et maximise les retombées du projet grâce aux prestations locales et aux revenus issus de l’investissement des collectivités et des citoyens. Dans un projet privé, le territoire ne bénéficie que du revenu de la fiscalité et des loyers liés à l’occupation de l’espace, ainsi que d’une part variable de prestations locales. Une réelle participation à la gouvernance du tissu citoyen et des collectivités territoriales tout au long du projet – dès lors que ces parties prenantes sont formées et accompagnées – sécurise quant à lui les retombées locales en maîtrisant les choix et les coûts du projet. De cette gouvernance découle la transparence qui est l’autre clef des projets publics et citoyens permettant la maîtrise et l’optimisation des retombées sur le territoire.

Résultats d’une étude menée avec Energie Partagée

Les retombées économiques locales ont été comptabilisées sur un échantillon de 36 installations citoyennes de 88 MW de puissance (soit 69% de la puissance totale en fonctionnement), représentatif de leur diversité dans le mouvement Energie Partagée 1. Les résultats ont ensuite été extrapolés sur l’ensemble du parc citoyen éolien et photovoltaïque en exploitation à l’échelle nationale à la date de juin 2019, soit 98 installations (128 MW). Les données servant aux calculs proviennent directement des pièces financières des porteurs de projets (livres de comptes, factures, etc). Il est à noter que les retombées économiques sont calculées pour cette étude sur une période d’exploitation de 20 ans même si les installations d’énergie renouvelable ont une durée de vie bien supérieure.

Près de 100 millions d’euros de retombées locales !

Ce n’est pas un hasard si le revenu de l’investissement local, les salaires et bénéfices des prestataires, constituent près des deux tiers des retombées locales. Investir, c’est avoir accès aux revenus associés, mais c’est aussi prendre part à la gouvernance des projets et donc aux choix des prestataires. La boucle est ainsi bouclée pour faire de vrais projets de territoire. À l’échelle de l’ensemble des projets citoyens, c’est près de 100 millions d’euros de retombées locales qui sont ainsi injectées dans les territoires qui les accueillent.

80% des retombées locales sont créées en phase d’exploitation

Les retombées locales sont maximales sur la durée de vie entière de l’installation. D’où l’importance d’encourager les investisseurs citoyens à venir rapidement et à rester sur le long terme au capital des projets « Trop souvent, ce sont les grands opérateurs et entreprises étrangères qui détiennent le capital des gros projets imposés aux riverains. Et qui en retirent tous les bénéfices … Notre projet citoyen, c’est l’inverse : le capital est détenu en majorité par les particuliers et les entreprises locales, et 100% du revenu revient dans le territoire !» témoignent Les Ailes des Crêtes à Chagny (08).

Les projets citoyens rapportent au territoire au moins 2,5 fois ce qui a été investi

Pour 1 euro investi dans un projet citoyen de production d’énergie renouvelable, 2,5 euros profitent au tissu économique local grâce à la fiscalité, les loyers, les salaires, les prestations et les revenus de l’investissement.Investir au capital d’un projet citoyen d’énergie renouvelable, c’est permettre à une installation de sortir de terre et de faire avancer la transition énergétique. C’est aussi participer au développement local de son territoire. « On a cherché à travailler au maximum avec des entreprises locales pour les études. L’installateur vient de Toulouse et la maintenance est à 40 km. On y a également ajouté un critère social : pas d’intérimaire, pas de travailleurs détachés » assure le réseau Céléwatt à Brengues (46).

1/Étude réalisée avec le soutien de : www.energie-partagee.org. Énergie Partagée fédère, accompagne et finance les initiatives de production d’énergie renouvelable portées et maîtrisées par des collectifs citoyens et des collectivités locales. Elle compte 10 réseaux régionaux, 267 adhérents et 236 projets suivis

Accéder à l’étude


Qu’appelle-t-on « retombées économiques locales » ?

Les retombées économiques locales sont issues des revenus de l’investissement, des emplois et prestations liées, de la fiscalité et du versement de loyers. Les retombées sont calculées depuis le développement jusqu’à la fin de l’exploitation de l’installation. Elles bénéficient aux collectivités, aux citoyens et aux entreprises locales.

Projets renouvelables participatifs : des bénéfices locaux et pour tous

Energie Partagée vient de rendre publique, avec le soutien de l’Ademe, une étude sur l’impact économique local des projets citoyens. Et le bilan est largement positif pour les collectivités locales, pour les citoyens et pour la transition énergétique. décembre 11, 2019 Joël Spaes

Economie des projets citoyens

Les retombées économiques locales peuvent en effet être multipliées par deux ou trois selon la part des investisseurs locaux au capital et le recours aux prestataires locaux. C’est à l’occasion des premières Assises nationales des énergies renouvelables citoyennes, le 10 décembre, qu’Energie Partagée a présenté son analyse fondée sur les projets qu’elle a développés (36 projets passés à la loupe, mais extrapolés à l’ensemble du « parc » d’Energie Partagée), prenant en compte (pour l’heure) uniquement des projets éoliens et solaires, ces dernier représentant, en nombre la majeure partie des développements. Le caractère local des projets se rapporte à la définition de la Commission de régulation de l’énergie (CRE), c’est-à-dire prenant en compte au-delà des collectivités locales, le département d’implantation, et les départements limitrophes.

L’étude considère quatre grands paramètres : retombées fiscales, versements de loyers aux propriétaires de terrains, dividendes distribuables et emplois et prestations locales. Par rapport à un projet privé « classique » l’étude affirme qu’un projet citoyen rapporte au moins deux fois plus au territoire.

À l’échelle de l’ensemble des projets citoyens, ce sont près de 100 millions d’euros de retombées locales qui sont ainsi injectées dans les territoires qui les accueillent, insiste l’étude. En outre, 18% de ce montant intervient pendant la phase de développement du projet, tandis que près de 80% interviennent sur les 20 ans d’exploitation (durée retenue par l’étude, mais qui s’avère souvent plus longue). La fiscalité locale représente ainsi environ 24% d’un tel projet participatif, les loyers, 11%, l’emplois et. Les prestations locales, 34% et le revenu de l’investissement local, environ 31%, alors que dans un projet privé, les deux derniers aspects sont largement variables et non garantis, insiste l’analyse. En outre, en localisant la gouvernance des projets, ces derniers sont mieux acceptés, insiste Energie Partagée.

Un dernier point largement souligné par un « Avis de l’Ademe » publié le même jour, l’Agence insistant sur la complémentarité des deux modalités de financement participatif (projets à gouvernance locale et projets participatifs, souvent via un crowfunding) et met l’accent sur les projets renouvelables à gouvernance locale, portés par et pour les territoires.

L’Ademe estime également que « pour les collectivités, c’est un moyen de favoriser l’appropriation locale des projets et leur intégration, et d’optimiser leurs retombées socio-économiques sur les territoires, en particulier lorsqu’il y a gouvernance locale. Pour les citoyens, ces projets sont une façon de passer à l’action et de s’impliquer en faveur de la transition énergétique. »

Focus Occitanie

Dans son « Avis », l’Ademe précise qu’en Occitanie, la Région et l’Agence soutiennent le développement de ce type de projets depuis 2014, via un appel à projets annuel. On dénombre aujourd’hui plus de 90 sociétés coopératives et citoyennes de production d’énergie renouvelable en Région Occitanie, dont 46 sont lauréates de l’appel à projet. Elles bénéficient d’une aide financière pour l’émergence de leurs projets (études de faisabilité technico-économiques, juridiques et communication) puis d’une aide à l’investissement (une prime citoyenne pour 1€ citoyen récolté, 1€ région versé à hauteur de 100 000€). 21 structures portent un ou plusieurs projets en exploitation représentant plus de 27 MW dont plus de 4 000 actionnaires citoyens et près de 50 collectivités engagées dans la gouvernance des sociétés de projets. D’après une évaluation de la dynamique dont les résultats seront présentés aux Assises, 1€ de soutien financier à ces projets permet de générer 50€ de retombées locales. Cette dynamique est accompagnée par l’association ECLR (Énergies Citoyennes Locale et Renouvelables Occitanie), relais régional d’Energie Partagée Association. 80 % des projets concernent la production d’électricité à partir du solaire photovoltaïque au sol ou sur toitures mais, depuis 2018, de nouvelles filières se développent dont celle du bois énergie.