Bertrand Piccard vient prôner au G7 une action climat ambitieuse

L’explorateur et pilote de Solar Impulse a été choisi par le gouvernement français comme l’un des représentants de la société civile qui s’adressera au G7, appelant à des politiques courageuses pour inverser la crise climatique. Bertrand Piccard, qui préconise depuis longtemps des politiques climatiques plus ambitieuses grâce à des solutions financièrement rentables, a été invité à participer au One Planet Lab organisé par le gouvernement français pour contribuer au G7 de cette année, qui se tiendra à Biarritz du 24 au 26 août.

Reconnaissant que les impacts du changement climatique contribueront grandement à aggraver les inégalités, la protection de l’environnement sera la pierre angulaire de la présente édition du G7. “Il est évident que le changement climatique augmentera les inégalités et nous savons que ces inégalités limitent la marge de manœuvre pour mener une bonne politique. Mais nous devons inverser toute cette discussion; nous devons nous attaquer au changement climatique de manière à montrer au monde économique que les solutions écoénergétiques représentent le marché industriel du siècle pour créer de nouveaux emplois et générer plus de profits. Par conséquent, il ne s’agit pas uniquement de protéger l’environnement et de lutter contre les inégalités, il s’agit également de générer une croissance qualitative, ce qui peut être une grande motivation pour beaucoup ” déclare Bertrand Piccard.

L’intervention de Piccard au G7, le lundi 26 août, reflétera son travail avec le One Planet Lab et se concentrera sur la promotion de la mobilité propre et la décarbonisation du secteur des transports. Il insistera auprès des chefs d’État sur la nécessité de réduire l’impact environnemental du secteur maritime, qui représente 90% du commerce mondial et 3% des émissions de gaz à effet de serre, et où la majorité des navires sont alimentés par des combustible de soute de basse qualité et hautement polluants.

“Inutile de dire que la décarbonisation d’une industrie qui émet autant de CO2 qu’un pays comme l’Allemagne va prendre du temps. Nous devons combiner des mesures ambitieuses à court terme – interdiction du carburant de soute, limitations de vitesse, alimentation à quai des bateaux à quai – avec des politiques et des investissements à long terme visant à rendre le secteur plus propre et plus efficace », ajoute Bertrand Piccard.

Les solutions recommandées par Bertrand Piccard sont le fruit du travail de sa fondation Solar Impulse pour le One Planet Lab. Ce groupe de réflexion, créé par le président français Emmanuel Macron, rassemble 31 leaders internationaux pour identifier des solutions et actions innovantes, créer de nouvelles coalitions et faire des suggestions spécifiques sur la lutte contre le changement climatique.

Bertrand Piccard est co-responsable du groupe de travail sur la neutralité carbone du One Planet Lab, rôle qu’il partage avec Laurence Tubiana de la Fondation européenne pour le climat. Plus précisément, Bertrand Piccard, en tant que président de la Fondation Solar Impulse et à la suite de son vol solaire planétaire réussi, dirige depuis le début de l’année un groupe de travail sur la mobilité verte, qui vise à réduire les émissions liées aux transports. – qui représente 23% des émissions mondiales de CO2 liées à l’énergie.

Le site de la fondation…

Engie profite du G7 pour valoriser le savoir-faire français en matière de solaire photovoltaïque

Le grand barnum du G7 (24 au 26 août) déferle sur Biarritz depuis quelques jours déjà. Pour atténuer l’empreinte environnementale de l’événement, Engie a proposé et mis en place en un temps record une installation solaire provisoire en autoconsommation de grande ampleur, une première en France pour un tel événement. Autour d’une priorité : mettre en avant les PME-PMI françaises du secteur. Opération réussie !

Voilà une info qui devrait faire rêver les développeurs professionnels du solaire dans leur rapport au temps ! «Pour le G7, à Biarritz, nous avons implanté un champs solaire de 244 kWc, à côté d’un aéroport, en moins d’un mois. Cela prouve que lorsque tout le monde le veut, il est possible de faire vite pour installer une centrale solaire » confie François Lebreton (photo), d’ENGIE Entreprises & Collectivités et directeur des opérations sur l’événement G7.

Des PME françaises qui ont répondu présentes

Pour ce faire, le groupe Engie, mécène du sommet, a fait appel, via ses équipes dynamiques d’« ENGIE Entreprises & Collectivités », à des compétences locales et nationales dans une volonté de montrer que le savoir-faire français était à la hauteur de la tâche, et ce, même dans l’urgence. Mais aussi dans un souci de bilan carbone maîtrisé par la logique des circuits-courts et dans le respect des objectifs de lutte contre les changements climatiques. « Et je dois dire que tout le monde a répondu présent. Nous avons réalisé le chantier en deux fois quatre jours au cœur de l’été. Remarquable ! » poursuit François Lebreton. Lorsque Pierre Cantrelle, DG de Voltec Solar en Alsace et Bruno Belouard, DG de la société Adiwatt dans la Loir-et-Cher ont été contacté par Engie, ils n’n’ont pas hésité une seconde à relever ce défi G7. Banco ! Alors que le marché des modules est sous tension avec les livraisons attendues pour les AO CRE, Voltec Solar a été en capacité de fournir, à brûle-pourpoint, 800 modules de 305 Wc pour l’occasion. De son côté Adiwatt a mis les « watts » pour mettre des structures métalliques à disposition. Et ce sont les équipes de Langa, PME héraultaise récemment reprise par Engie, qui ont mis la main à la pâte, pour réaliser le chantier qui a également beaucoup misé sur la main d’œuvre locale. Cette collaboration était d’ailleurs une première entre les équipes d’Engie et de Langa. Une première qui fera date, à n’en pas douter !

Autoconsommation pour le centre de presse et la recharge des bus

La centrale au sol (1300 m²) a été installée sur un terrain de 3000 m² au pied de la halle d’Iraty où sera installé le centre de presse qui attend plus de trois mille journalistes. La proximité de l’aéroport a rendu obligatoire le changement d’orientation des panneaux prévue est-ouest pour une autoconsommation optimisée mais finalement axés plein sud pour des raisons de sécurité et pour éviter tout éblouissement des pilotes. En fait cette centrale se divise en deux entités de 122 kWc, l’une qui alimentera le centre de presse sous régime neutre TN et l’autre qui pourvoira à la recharge des bus électriques qui effectuerons les diverses liaisons entre les points névralgiques du G7 en centre ville en régime TT. ENGIE mettra également à disposition des journalistes accrédités au sommet 200 vélos hydrogène de l’entreprise biarrote Pragma Industries pour faciliter leurs déplacements sur les différentes zones aménagées. Ce projet de mobilité douce est soutenu par la Région Nouvelle-Aquitaine et la Communauté d’agglomération Pays basque (CAPB). La centrale équipée d’onduleurs Kaco devrait couvrir un quart des besoins nécessaires sur la dizaine de jours durant laquelle elle sera opérationnelle. Au cas où, 12 groupes électrogènes français fonctionnant à l’huile de colza (biocarburant) pourront être sollicités. A la fin du sommet, le champ devra être démonté en moins d’une semaine avec un terrain rendu en l’état initial. Le matériel est d’ores et déjà affecté à une autre utilisation sur un autre site.

Du solaire accessible partout et pour tous

En sus de ces centrales, Engie a parsemé Biarritz de Totem ENGIE avec panneaux solaires, des micro-installations de production solaire off-grid pour recharger les téléphones et donner l’accès Wifi. Parmi, les installations remarquées, des bancs solaires de la société polonaise Zano capables de recharger des portables ou tablettes suivant le principe de l’induction ont particulièrement fait le buzz. Accessibles au public au quatre coins de la ville, ils représentent de formidables outils de communication. « C’est un excellent moyens d’acculturer les gens au solaire. Vous savez peu de gens ont déjà vu de près ou seulement touché une cellule solaire. Avec ces banc, le solaire devient une réalité. Cela montre que cette énergie est accessible, partout, pour tous, et en autoconsommation pour pouvoir surfer sur Internet 24 heures sur 24 » précise François Lebreton qui s’est voulu exhaustif sur les technologies françaises à valoriser. Il n’a ainsi pas oublié de faire un clin d’œil au photovoltaïque organique développé par la société Armor et que l’on retrouve sur une toile de voile qui protège un banc, non solaire s’entend, à deux pas du centre de presse. Coût global de cette opération de promotion pour le solaire : un peu moins de 220 00 euros. Un coût certain pour un formidable coup d’accélérateur pour les PME françaises concernées…

Alibaba commercialise une voiture électrique « solaire » à 5000 €

Le site de vente en ligne chinois « Alibaba.com » commercialise une voiture électrique équipé d’un toit solaire baptisée du nom de « Green Tour ». Même si les performances sont modestes, le prix unitaire est particulièrement attractif puisqu’il se situe à 5283 € pour la commande simultanée de 4 véhicules et peut même s’établir à 4827 € pour une commande groupée de 50 voitures.

Coté performances, la Green Tour peut emporter 4 passagers pendant 110 à 130 km à une vitesse maximale de 50 km/h. Sa batterie de 6 kWh, peut se recharger en 6 heures sur une simple prise domestique. Par ailleurs un module photovoltaïque de 185 W, utilisant des cellules à haut rendement (24%) de Sunpower, permet de charger les batteries ou d’alimenter directement le moteur. Celui-ci affiche une puissance de 3 kW. Coté mensurations, la Green Tour a une longueur de 3,38 m pour une largeur de 1,54 et une hauteur de 1,5. Sa masse est de 1100 kg.

Une question reste pourtant sans réponse : ce véhicule qui est homologué CE, est-il éligible à la prime pour les véhicules électriques ? Le gouvernement a limité à 60000 € le prix maximum des véhicules éligibles, mais il n’a pas pensé aux véhicules d’entrée de gamme. En cas d’éligibilité la petite Green Tour reviendrait à un peu moins de 3900 € prime déduite !

A Bruxelles, installer des panneaux solaires pour produire sa propre électricité ne coûte plus rien

Les « certificats verts » (CV) sont, en Belgique, l’équivalent de nos « certificats d’économies d’énergie » (CEE). Ils ne sont désormais en vigueur que sur la métropole bruxelloise et le principe est extrêmement simple. L’énergie produite, entre-autre, par une installation photovoltaïque en autoconsommation, génère des « certificats verts », dont le nombre est proportionnel à l’électricité produite. Ces certificats sont ensuite vendus aux distributeurs d’électricité « grise » soucieux de verdir leurs offres.

SunnyRoof, une jeune start-up bruxelloise, s’est engouffrée dans la brèche et propose aux habitants de la capitale l’installation entièrement gratuite de panneaux solaires, en échange de leurs certificats verts.

À l’horizon 2020, le gouvernement s’est donné comme objectif d’arriver à ce que 15 % de l’électricité produite à Bruxelles soit verte. Tout fournisseur d’énergie qui ne respecte pas ce quota devra payer une amende de 100 euros par mégawattheure (1000 kWh) d’électricité qui n’est pas verte.

En soutien à cette production d’énergie verte, le gouvernement octroie des certificats verts pour récompenser les producteurs d’énergies renouvelables. Les CV sont octroyés en fonction de la quantité d’énergie verte produite et détenus par le producteur d’électricité pour une durée de dix ans.

Par ailleurs, ces certificats sont monnayables. « Les producteurs d’énergie vont donc acheter ces CV aux particuliers qui ont, par exemple, des panneaux solaires, et les donner au gouvernement. Ce qui leur permet d’éviter de payer l’amende », explique Karim Marrakchi, cofondateur de SunnyRoof.

Un dispositif équivalent existe en France, il s’agit des certificats d’économie d’énergie, ils permettent de financer l’isolation des combles, l’installation d’une pompe à chaleur ou encore un chauffe-eau solaire. Mais les installations de production d’électricité en autoconsommation sont exclues. Un amendement déposé par des parlementaires lors de l’examen de la « loi énergie – climat » pour les autoriser a en effet été rejeté avec l’accord du gouvernement. Le dispositif belge n’a donc aucune chance de voir le jour, à court terme, en France. Notre pays, malgré les discours officiels, continue de favoriser l’électricité produite de façon centralisée, y compris avec de grandes centrales solaires.  

Etats-Unis : Tesla lance l’autoconsommation solaire par abonnement pour 50 $ par mois sans engagement

Tesla a lancé vendredi 16 août, un service de location d’installations solaires individuelles pour 50 $ par mois sans contrat de long terme.

SolarCity a été le premier à proposer de nouveaux modèles pour mettre à disposition des installations solaires, sans apport initial, et en vendant aux particuliers l’électricité que produit l’installation, comme le ferait un fournisseur d’électricité classique.

Ce modèle a connu un très grand succès et une croissance rapide des ventes. Mais SolarCity a dû investir dans les installations solaires et cela a fini par peser lourd dans les comptes de l’entreprise. Lorsque Tesla a acquis SolarCity en 2016, il s’est progressivement écarté de ce modèle afin de rendre la société plus durable, mais a également réduit considérablement sa croissance. La sanction fut immédiate, la part de marché de Tesla est passée de 35% en 2015 à 6% aujourd’hui.

La société va essayer de retrouver la croissance avec un nouveau modèle d’affaire. Le programme « Rent Solar » de Tesla est basé sur la location, sans engagement de durée, d’une installation solaire, l’électricité produite est autoconsommée et réduit ainsi la facture d’électricité.

Pour le montant de la location, 50 $ par mois, Tesla se rend chez le particulier et installe un système solaire. Le contrat ne comporte pas de clause d’engagement à long terme. Tant que le particulier s’acquitte des frais mensuels, le système génère de l’électricité solaire qui réduit les factures d’électricité. Si le client change d’avis et cesse de payer, Tesla désactive le système à distance. L’installation restera sur le toit du client et si celui-ci désire l’enlever, il devra payer 1 500 $ à Tesla. Bien sûr, l’entreprise fait le pari que personne ne le fera car le prix de location mensuel est inférieur aux économies générées.

Le tableau ci-dessous donne, sur une base annuelle, le bilan pour les différents Etats où le programme « Rent Solar » est déployé.

Tesla_Rent_Solar

Le « petit » système de Tesla, objet de l’offre à 50$ par mois, d’une puissance de 3,8 kWc, génère entre 9 à 12 kWh d’électricité par jour, selon la saison et la région d’installation.

Les propriétaires peuvent également acheter directement l’installation au prix de 7 049 $ avant les aides éventuelles, mais ils ont désormais la possibilité de ne rien payer et de bénéficier de l’électricité solaire pour seulement 50 $ par mois.

Des installations plus puissantes (7,6 kWc et 11,4 kWc) sont également disponibles.

L’agrivoltaïsme : un atout pour l’agriculture et pour l’efficacité des panneaux

D’après une équipe de recherche américaine, l’Amérique de l’Ouest, l’Afrique australe et le Moyen-Orient sont les meilleures régions du point de vue de l’efficacité pour combiner agriculture et énergie solaire. Les chercheurs affirment également que les terres agricoles, les prairies et les zones humides sont les meilleurs environnements pour les projets photovoltaïques. En effet, les conditions d’exploitation de ces terrains sont aussi idéales pour améliorer l’efficacité des panneaux. août 13, 2019 Emiliano Bellini

Photo : valleria_stz, pixabay

Allier production d’énergie solaire et production agricole, cela contribue à résoudre les problèmes de disponibilité des terrains pour les projets photovoltaïques, mais cela peut également améliorer certains types d’activités agricoles ainsi qu’augmenter l’efficacité énergétique des installations photovoltaïques elles-mêmes.

Telle est la conclusion d’une étude menée par des chercheurs de l’Université de l’État de l’Oregon aux États-Unis, qui a été publié dans la revue Nature.

Les auteurs de l’étude affirment que les régions les plus appropriées pour les projets agrivoltaïques se situent en Amérique occidentale, en Afrique australe et au Moyen-Orient. Ils sont parvenus à cette conclusion en utilisant une modélisation de l’efficacité des panneaux solaires prenant en compte l’influence des microclimats. Cette modélisation a été appliquée à des ensembles de données sur les microclimats du monde entier.

Cette modélisation a également permis aux scientifiques d’identifier les trois types de terres les plus favorables aux projets photovoltaïques : il s’agit des terres agricoles, des prairies et des zones humides. Ces environnements offrent les meilleures conditions pour améliorer les performances des modules solaires, telles que des niveaux d’ensoleillement élevés, des vents légers, des températures modérées et un faible taux d’humidité.

« Ce sont les mêmes conditions que les conditions idéales pour les cultures agricoles ». Concernant l’humidié, ils précisent qu’« il a été démontré que la végétation utilisait plus efficacement l’eau disponible dans des conditions climatiques modérées, où la demande d’évaporation atmosphérique est équilibrée par les précipitations ».

Avantages mutuels

Selon les chercheurs, l’énergie photovoltaïque n’est pas le seul bénéficiaire de la localisation commune de projets solaires et d’activités agricoles. « Les cultures peuvent être réalisées à l’ombre intermittente des panneaux photovoltaïques dans les systèmes agrivoltaïques », indique l’étude. « L’ombre ne diminue pas nécessairement le rendement agricole. »

L’étude repose également sur des données de production d’énergie provenant d’essais sur le terrain menés par le fabricant américain de voitures électriques Tesla sur cinq sites agrivoltaïques en Oregon. Les scientifiques ont découvert que l’aloe vera, les tomates, le maïs biogaz, les graminées et la laitue étaient cultivés avec succès dans ces expériences.

« Certaines variétés de laitue ont des rendements plus élevés à l’ombre qu’en plein soleil ; d’autres variétés connaissent le même rendement à ciel ouvert et sous panneaux photovoltaïques », ont déclaré les chercheurs, ajoutant que les panneaux photovoltaïques semi-transparents pouvaient offrir de nouvelles opportunités de rendement.

« Si moins de 1% des terres agricoles étaient converties en panneaux solaires, cela suffirait pour répondre à la demande mondiale en électricité », ont déclaré les scientifiques.

Emiliano Bellini Emiliano joined pv magazine in March 2017. He has been reporting on solar and renewable energy since 2009.
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